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Les tempêtes Eunice et Franklin sont passées avec leurs lots de dégâts sur le nord de la France. En Bretagne, ce furent une succession de coups de vent, de grains de pluie, et surtout de belles éclaircies. J’ai jeté mon dévolu sur la cote nord du Finistère, du côté de Porspoder plus précisément. Le phare du Four jouit d’un emplacement visible de la terre, pour peu qu’on ait un téléobjectif d’au moins 500mm. La mer n’était pas aussi grosse pour les précédentes tempêtes, mais elle suffisait amplement à provoquer un spectacle à la hauteur de mes espérances. 

Sur les roches de Portsall, se succédaient donc les grains et éclaircies. Tapi dans l’obscurité du ciel couleur ardoise, le petit phare de Corn Carhaï témoigne de la scène, seul et impassible, du haut de ses vingts mètres. 

Il faut savoir que juste derrière, dans le nord-est, repose la carcasse d’un géant d’acier, tristement célèbre depuis 1978. Celle du pétrolier « Amoco Cadiz » qui répandit jadis son sang noir et visqueux sur le littoral paradisiaque de la Bretagne… J’ai eu la chance de plonger en bouteilles dessus une bonne dizaine de fois. C’est une épave éclatée en plusieurs morceaux. Le château (la partie arrière du bateau) est la section la plus intéressante. Il repose sur un fond de sable d’environ 25-30 mètres, assis sur un safran gigantesque. Grâce à une lampe étanche, on pouvait s’aventurer dans les cales. Laminaires et tacauds habitent ce fantôme qui, grâce au courant, devient une épave bruyante et qui chante, totalement fascinant ! 

Et juste à côté, une autre épave, celle de l' »Elektra », un petit cargo Grec dont la barre à roue nous permettait à l’époque de prendre la pose photo !

La navigation dans le secteur est bien compliquée. Entre courants puissants et tempêtes régulières de noroît, il n’est pas étonnant d’y recenser des centaines d’épaves. Un vrai patrimoine qui se délite au fil des années…

L’un est vidéaste, l’autre est photographe. Les deux médiums partagent la même grammaire, et quand les auteurs partagent le même amour pour la mer et les images d’exception, ça provoque inévitablement le début d’une belle aventure collaborative ! Tous les mois, retrouvez Erwan Poirier et votre serviteur autour de thématiques maritimes différentes, toujours dans une quête de l’image parfaite !

Pour commencer, un triptyque vidéo calqué sur les codes de la photographie. Technique mixte entre téléobjectif photo et caméra de cinéma. Slow Motion HD de 150 images par secondes natives…

Découvrez ci-dessous un court métrage permettant de mieux appréhender l’envers du décor de la photographie du phare du Four depuis la côte nord Bretagne !