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Dans le travail de peinture de Michèle Battut, Peintre officiel de la Marine, une immensité qui vous perd dès le premier regard. Chaque œuvre est bien sûr unique et ce qui est remarquable, c’est sa manière de raconter à l’huile ciels et horizons, se confondant le plus souvent avec l’élément marin.

Le photographe dirait que la profondeur de champ est hyperfocale, que le diaphragme est fermé tel un spirographe qu’on effleure. On est happé par l’impression générale et immédiatement séduit par la grande justesse des couleurs. Sous ses pinceaux, les ciels maritimes s’étendent comme des poèmes visuels, oscillant entre immensité et intimité. Les nuances subtiles de bleu, de gris et d’or se mêlent avec une précision technique éblouissante, tandis que des nuages délicats ou tumultueux donnent une profondeur et une texture saisissantes.

Dernièrement, dans les bassins Toulonnais, Michèle a profité de l’arrêt technique majeur du porte-avions Charles de Gaulle pour le croquer au cœur de la forme Vauban. Plusieurs années en arrière, j’avais photographié cette même scène. La magie de la peinture, c’est de pouvoir s’affranchir des contraintes techniques. Ici, les pinceaux permettent d’embrasser l’ensemble de la perspective du bateau gris, de sa largeur importante et de son gigantisme vertical, de la proue au pont d’envol et ce, en l’absence de recul ! Cette oeuvre est « peinte » au 70mm, fantasme pour le photographe…

Vous l’aurez compris, j’apprécie beaucoup l’œuvre de Michèle. Elle fait régulièrement honneur au corps des Peintre officiels de la Marine et ce, jusqu’au Japon. C’est une grande chance de pouvoir la croiser de temps à autre.

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Dernièrement, au sein de notre association, nous avons reçu un petit mail groupé, un simple courriel qui s’est révélé être un grand bonheur. Michèle nous faisait part de sa dernière création. Cette dernière était destinée à une vente caritative au profit de la SNSM. La Fondation Belem avait proposé aux artistes de la Marine une façon originale de soutenir nos « gardes-côtes » en peignant sur des cartes ayant servi au navigateur du grand voilier en provenance de Grèce destination Marseille et les JO. Et là, ce fut une belle démonstration de la manière de déclencher les émotions ! 

La scène rappelle sans équivoque la thématique quotidienne de la SNSM. Les nuages habituellement sages se transforment en moutons galopants, l’horizon est fondu dans un dioptre en furie, diabolique écrin pour ce vaisseau en perdition. Le rythme de la scène enlevé nous renseigne sur le drame tout proche. La gîte du malheureux navire est parfaitement traduite par une habile maîtrise des perspectives. Dans la digne lignée des maîtres du début du XIXème, les couleurs et la carte marine moderne en plus !