Une démarche singulière au cœur d’une collection unique d’affiches anciennes…
Quel plaisir de pouvoir enfin vous dévoiler ce travail à quatre mains édité par la galerie Elbé à Paris. Ces trois affiches sont uniques, certifiées « Exemplaire 1/1 » et tirées dans l’atelier de Fabienne Bedex en Bretagne, sur du papier Hahnemühle FineArt Museum Etching 350 g.
Elles sont le fruit d’une démarche née il y a un peu moins de trois ans. J’ai toujours été attiré par l’univers des affiches anciennes, leurs messages, leurs thématiques. On y retrouvait régulièrement des univers récurrents tels que le voyage, le génie de l’Homme, les ressources humaines, les Armées, l’industrie… Chez les Peintres officiels de la Marine, plusieurs artistes ont eu à cœur de produire des affiches pour le compte de clients le plus souvent institutionnels. Le plus célèbre d’entre eux est Albert Brenet (voir article en lien). Le second photographe de l’Histoire des POM, Jean-Marie Chourgnoz, a régulièrement œuvré pour ce médium également.
Au moment où je rencontre un éditeur d’art dans ce domaine, la passion m’amène à penser que, peut-être, quelques photographies maritimes pourraient faire l’objet d’un travail autour des codes de l’affiche. Le défi était de taille car réunir la photographie contemporaine et un courant artistique pluriséculaire s’est révélé plus compliqué que prévu.
J’ai tout d’abord proposé à un infographiste, dont j’apprécie le travail et la démarche passionnée, de collaborer à la création de la première pièce d’une belle série. Pour cette première affiche, l’idée est de visualiser ce qui se passe sous la partie immergée de ce géant d’acier qu’est un SNLE au moment du départ en mission. Je fantasmais à l’idée de découvrir l’envers du décor, les fonds marins du goulet de la rade de Brest, les roches, les épaves qui gisent sur le fond… Plusieurs mois passionnants pour co-construire la démarche furent nécessaires.
La première difficulté fut d’ordre esthétique pour faire se marier le monde de la photo et celui du dessin. Après pas mal d’essais et de versions, nous parvenons à un résultat très esthétique et satisfaisant. Seul problème : c’était très joli, mais ça ne racontait pas grand-chose, à part peut-être faire plaisir aux deux artistes ! Nous convenons donc d’arrêter et, à contre-cœur, je mets en pause longue cette idée autour des affiches…
Plusieurs mois se passent et Grégoire Déon, gérant de la galerie Elbé, me présente un artiste, designer d’affiches et conseiller en stratégie de marque auprès de grandes entreprises comme le groupe « Graff Diamond ». De suite, j’accroche sur le bonhomme et son style, dandy de son état, et sur ses talents de designer, dans un style un peu comparable au fameux « Monsieur Z ».
Très vite, nous entreprenons un travail à quatre mains autour des photographies maritimes. Très vite aussi, un couperet tombe dans la parole de Geoffroy Renard : « Tes photos m’embêtent, elles sont trop autonomes et existent par elles-mêmes. Je vous propose de les oublier et de commencer un travail autour des mots, du message et de la raison d’être du travail entrepris… »
Après trois semaines de « brainstorm » à quatre (les frères Déon pour Elbé éditions, Geoffroy et moi-même), nous parvenons à nous entendre sur le fait que, pour cette première salve de « glorification » indépendante de la Marine nationale, nous admettons que les mots « traditionnels » gravés sur tous les bâtiments de la Royale sont juste… parfaits ! Mais que, pour la devise, nous prenions la liberté de la transformer selon nos inspirations en faisant disparaître le verbe et en ajoutant une simple virgule.
De fait, notre travail avait un message fort, une utilité et donc une raison d’être ! La suite fut relativement simple car le choix des photographies était simplifié : présenter l’Humain comme maillon indispensable de cette belle Marine, transmetteur de traditions et d’émotion(s)… Le talent de Geoffroy Renard fut ensuite de trouver le bon placement des lettres, la bonne typographie et l’harmonie laissant place à l’évidence : « La Marine, toujours engagée » !
Fébriles, nous étions à l’idée de dévoiler ce travail au 213 bis du boulevard Saint-Germain il y a quelques jours. Ce fut fait dans une ambiance sympathique et avec un accueil plus que satisfaisant ! Quelques heures auront suffi pour que les trois œuvres uniques trouvent preneur. Laissant l’énergie résiduelle nécessaire à imaginer pouvoir recommencer en 2026 sur une thématique différente…
Devant l’engouement et les demandes qui suivirent, nous avons décidé d’éditer des reproductions illimitées de taille classique (40 cm par 30 cm) que vous pouvez retrouver par ici.
Photographies par Florian Rocher – Hahnemühle