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Écrit par françois Bellec, édité par Locus Solus, « Les Peintres Officiels de la Marine, d’hier et d’aujourd’hui » est un ouvrage qui illustre et retrace plusieurs centaines d’œuvres de Peintres de la Marine, d’hier, contés et racontés par ceux d’aujourd’hui. C’est un magnifique livre, retraçant l’histoire et les œuvres de plusieurs générations de Peintres officiels de la Marine. Faire partie de ce corps intensifie l’émotion à la découverte de cet ouvrage.

C’est émotion que je pris ma plume pour écrire sur Michel Bellion (1946-2016) , nommé POM en 2003.

« A-t-on des nouvelles de Lapérouse? » Cette ultime question de la part de Louis XVI, avant de monter sur l’échafaud, devait résonner dans l’esprit de Michel Bellion lorsqu’il a accompagné, en 2008, la campagne d’exploration sur les traces du célèbre navigateur à Vanikoro. Véritable « peintre-reporter » dans le sillage de ses aînés comme Marin-Marie ou Albert Brenet.

Nommé POM en 2003, Michel a pu parcourir le monde à bord des bateaux de la Marine nationale. De l’hémisphère nord aux Kerguelen, en passant par l’Asie, c’est toujours dans son Finistère natal qu’il revenait. Plus précisément à Saint-Pabu, village côtier niché à flanc d’aber, sur la côte nord. Également fief familial de mon épouse, amie de la famille, le village peut aujourd’hui compter deux POM à son actif !

L’enfance de Michel fut brestoise. En face de la rade, forcément. Ses inspirations profondes sont issues des scènes observées depuis l’appartement familial. Si l’on s’attarde sur les dates, cela veut dire qu’il pouvait observer des bateaux aujourd’hui disparus. Un en particulier: la Jeanne d’Arc. Pas le porte-hélicoptères, mais le second du nom, un magnifique cuirassier contre-torpilleur à bord duquel mon grand-père maternel a appris le métier de charpentier de Marine durant la Seconde Guerre mondiale.

Il n’avait pas son pareil pour « rendre » la mer et peignait l’écume comme Boris Vian nous contait les jours. La première fois que j’ai été ému par une de ses œuvres, c’était dans le carré commandant de la frégate Aquitaine, dont il avait peint avec brio les ambiances du Bordelais au format triptyque. La dernière fois, c’était au château de Brest, à l’occasion du 45 Salon de la Marine, où l’on exposait les POM disparus depuis le salon précédent. Une magnifique scène de pêche hauturière, à la fois lumineuse et terrifiante de beauté. Depuis ce même château, côté Penfeld, il peignit un magnifique florilège de bateaux à l’occasion des fêtes maritimes de Brest 2016. Hermione, Étoile, Belle-Poule

Il n’avait pas son pareil pour « rendre  » la mer et peignait l’écume comme Boris Vian nous contait les jours.